Les résidences d’avril au Vélo Théâtre
La programmation de spectacles publics a bien évidemment été annulée mais le Vélo Théâtre soutien le monde de la culture en accueillant des artistes en résidence. Il nous propose ici une présentation des compagnies reçues en avril.
Résidence de la Coopérative Oeuvrière de Production
Cadre / Hors cadre au Vélo Théâtre – Du 7 au 9 avril
La Coopérative et le projet présentés par Guillaume Lecamus du Morbus Théâtre et Nathalie Landrieu du Vélo .
« La Coopérative Oeuvrière de Production, créée entre 2014 et 2017, est un regroupement d’artistes, de compagnies et de cies-lieux, originaires de différentes régions de France. Son objectif est de produire autrement des formes d’art vivant et d’accompagner des projets insolites, autrement dit qui sortent des circuits classiques. » nous apprend Guillaume Lecamus, membre du collectif.
La collaboration s’organise à différentes étapes de la vie des œuvres (expérimentation, création/production et diffusion). Sont ainsi mutualisés les moyens mais aussi les expériences et les savoir-faire. La Coopérative souhaite, parallèlement prendre le temps de s’interroger sur de nouvelles pratiques professionnelles, résistant ainsi aux contraintes dominantes de la commercialisation des œuvres tout en redonnant une part de liberté aux artistes dans le plaisir de créer. Penser, inventer, expérimenter de nouveaux chemins pour la création artistique, d’autres modalités d’échanges avec les publics et la circulation sur les territoires, telles sont les trois directions que la coopérative s’est donné. Pluridisciplinaire, intergénérationnelle et sociocratique, elle s’appuie sur un principe de réciprocité et les préceptes de l’économie sociale et solidaire.
Ses membres sont : la Cie Théâtre Inutile (Amiens – Hauts de France), La Chambre d’Eau (Le Favril – Hauts de France), Le Tas de sable (Rivery-Hauts de France), Le Bouffou Théâtre (Hennebont – Bretagne), Lucas Prieux (Nantes-Pays de la Loire), Morbus Théâtre (Clichy-la Garenne-Ile de France), la Cie Vélo Théâtre (Apt-Région Sud) et Pierre Tual (Bruxelles-Belgique).
« Cadre/Hors cadre » est l’un de ses projets, lancé par Nicolas Saëlens du Théâtre Inutile dont les différents membres de la Coopérative se sont emparé (3 groupes d’environ 4 personnes chacun). Il s’agit d’inventer des propositions artistiques au format court (15 min environ), à destination de publics difficilement accessibles en temps normal (ehpad, hôpital, prison…) et dans un rapport d’individu à individu. Le protocole pour ce faire est de 6 jours de travail, découpés en 2 temps de résidence. Le groupe du sud a choisi le format « installation » tandis que les 2 autres se sont penchés sur des formes du type « homme-orchestre » ou « vidéo-projections ».
La proposition qui a vu le jour le 9 avril, à l’occasion de la sortie de résidence, devant 3 spectateurs, qui ont pu chacun l’apprécier isolément, s’est avérée étonnante. Elle sera prochainement présentée aux membres de la coopération et aura ensuite vocation à circuler. Il y a de fortes chances que cette petite forme fasse à nouveau étape à Apt ou dans ses environs, dans les prochains mois. A suivre, donc…
Plus d’infos sur la Coopérative Oeuvrière
Reportage sur la résidence de Paul Anders au Vélo Théâtre
Dans le manteau d’Augustine de Paul Anders – Production : Théâtre de Cuisine
En résidence au Vélo Théâtre du 7 au 15 avril 2021
Auteure, compositrice et interprète, Paul Anders nous revient de Marseille. Après une 1ère résidence, en janvier 2020, la voilà de nouveau au Vélo Théâtre, pour finaliser sa création, Dans le manteau d’Augustine, soutenue par le Théâtre de Cuisine.
Mais de quoi s’agit-il exactement ? Un spectacle poétique de théâtre d’objet, serait-on tenté de dire. Venant de l’image et du son, c’est récemment que Paul Anders a découvert le théâtre d’objet. « C’était à l’occasion d’un stage organisé par le Théâtre de Cuisine… un vrai coup de foudre !» s’exclame-t-elle. L’histoire a commencé par des mots, d’abord un titre Dans le manteau d’Augustine, des déclinaisons autour du mot « manteau » puis un jeu autour du nom d’Augustine. « Augustine est une géante mais c’est aussi le nom d’un volcan, au sud de l’Alaska… le spectacle parle de la grandeur qui passe en nous… » « Avec le théâtre d’objet, on peut vraiment s’amuser à jouer sur les échelles, on peut inviter le public à entrer dans la boîte noire, faire la lumière sur le mystère… » « Dans cette histoire, le personnage sur scène va découvrir, comme le spectateur, l’histoire en train de se faire dont il sortira transformé…» nous précise Paul. Il est intéressant de noter, d’ailleurs, qu’à aucun moment n’apparaîtra le personnage d’Augustine. Ce sont les images (la maisonnette, la bobine, la figurine de l’ours…) et l’univers sonore (le bruit de la manivelle, le chant de la bouilloire…), créés pendant la représentation, qui conjugués à l’imagination des spectateurs, la feront apparaître en filigrane.
Si Paul Anders est toute seule sur scène, elle s’est entourée de regards spécifiques qui l’ont magnifiquement accompagnée : Katy Deville, Sylvie Vieville, Aurélia Monfort, Ana Eulates, Hélène Arnaud et Marie Carrignon, sur la poétique de l’objet, l’espace et l’écriture scénique, le jeu de l’acteur, la qualité de présence et la lumière. La sortie de résidence, programmée le 15 avril, ne nous aura pas permis d’accueillir de public pour les raisons que vous devinez.
Sachez toutefois que cette jolie proposition de 40 min, ouverte à tous les publics dès 8 ans, sera accueillie, en février prochain, à Apt, à l’occasion de la 12e édition de Greli Grelo.
D’autres dates, ailleurs, sont en cours de programmation, alors restez vigilants. Ce serait trop dommage de ne pas y goûter !